Un micro-réseau est une partie d’un réseau principal, agissant comme une entité autonome et constituée d’un groupe de consommateurs et de moyens de production.
Par exemple, un micro réseau électrique est une partie du réseau de distribution d’électricité. Le village de Carros par exemple est couvert par un réseau de distribution d’électricité. Il possède des consommateurs mais aussi des moyens de production (panneaux solaires, éoliennes, groupes de production au diesel, etc.). Enfin, ce réseau électrique est géré localement. Cela en terme de flux d’électricité, bien sur, mais aussi en terme de revenus, de maintenance, d’objectifs politiques et citoyens, etc. Pour Tournesol MG, un micro réseau n’a pas forcément la capacité de se déconnecter du réseau principal. Par contre, un micro réseau cherche un équilibre entre sa production et sa consommation. Cette dernière caractéristique peut lui permettre, à partir d’un certain degré, d’avoir la capacité de se déconnecter, lorsque cela reste utile pour le système électrique.
Il est intéressant de constater que le concept de micro réseau peut s’appliquer dans beaucoup de domaines (on l’appelle concept parce qu’il ne s’applique pas à un seul domaine, l’électricité par exemple). Il peut par exemple concerner les flux énergétiques de manière globale, mais aussi les flux de nourriture, les flux économiques, les flux de biens de consommation, la gouvernance politique (on parlera alors de flux administratifs), l’éducation ou encore la loi. En poussant le concept à son paroxysme, on parlera de société autonome. Un pays de l’Union Européenne est un micro réseau complet, contenu dans l’Union Européenne.
La décentralisation est le fait de laisser plus d’autonomie à une certaine entité (électrique, politique, économique). L’autonomie pour Tournesol MG possède différents degrés. Un pays de l’Union Européenne est autonome, mais échange tout de même avec les pays frontaliers. Ce n’est pas un système fermé. Il est plus ou moins autonome, concernant différent types de flux. Pour résumer, autonomie ne signifie pas autarcie. Et on parlera d’entité « autonome » lorsque cette entité dépend au plus pour moitié des flux externes.
La vision de Tournesol MicroGrids
La première vision (hypothèse, croyance) de Tournesol MG est qu’une autonomie énergétique plus grande des territoires mènera à une société plus durable dans le temps, vers une société plus complexe, plus responsable, plus résiliente et plus agile.
La deuxième vision de Tournesol MG est qu’une transformation énergétique est à la base d’une transformation sociétale.
La troisième vision de Tournesol est que plus cette transformation sera partagée avec les citoyens, plus elle sera rapide. C’est pour cela que Tournesol MG s’intéresse aux micro réseaux communautaires, c’est à dire s’appuyant sur une communauté.
Quelques remarques pertinentes
- La production d’électricité valorise essentiellement les ressources énergétiques disponibles localement. Parmi ces ressources, les sources primaires d’origine renouvelable tiennent une place importante de par leur répartition à l’échelle de la planète.
- Les systèmes électriques organisés autour de ces micro-réseaux sont relativement autonomes. Mais autonomie ne signifie pas autarcie. Certains micro-réseaux restent connectés au réseau principal afin de garantir la sécurité d’approvisionnement en cas d’incident, ou de permettre l’exportation des excédents de production en cas de capacités de stockage insuffisantes.
- Les micro-réseaux sont des réseaux basse et/ou moyenne tension c’est-à-dire que leur tension de fonctionnement reste inférieure à 20 000 ou 33 000 kV selon les zones géographiques.
- Un parallèle peut être établi entre le concept de micro-réseau objet de notre étude, et celui du TEPCV[1] français (Territoire à énergie positive pour la croissance verte), démarche institutionnalisée par le ministère dans le cadre de la loi TECV (Transition énergétique pour la croissance verte, promulguée le 17 Août 2015) s’inspirant du concept de Territoire à énergie positive[2] (TEPOS) introduit par le CLER (Réseau pour la Transition énergétique).
[1] « Est appelé Territoire à énergie positive un territoire qui s’engage dans une démarche permettant d’atteindre l’équilibre entre la consommation et la production d’énergie à l’échelle locale. » (MEDDE)
[2] « Territoire rural ayant une démarche volontaire visant à réduire au maximum les besoins énergétiques et à les couvrir à partir de la production d’énergies renouvelables locales dans une perspective de développement économique local. » (CLER)